Comment l'État a transformé
un droit en aumône conditionnée
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les radios associatives semblent de plus en plus fragiles ?
Derrière les débats techniques sur le « Fonds de Soutien à l'Expression Radiophonique » (FSER) se cache une transformation politique majeure que peu de gens comprennent vraiment. Cette page vous explique, étape par étape, comment un mécanisme de financement inconditionnel s'est transformé en un système de contrôle.
Les radios associatives, qui étaient financées automatiquement par une taxe spécifique depuis 1982, doivent maintenant « mériter » leur financement en prouvant qu'elles sont de « bonnes » radios selon les critères de l'État. C'est comme si votre salaire devenait une prime au mérite décidée par votre patron chaque mois.
François Mitterrand tient sa promesse : fin du monopole d'État sur la radio. Les ondes s'ouvrent aux initiatives citoyennes.
L'État crée un fonds financé par une taxe parafiscale automatique sur les sommes payées par les annonceurs pour la diffusion de messages publicitaires par voie de radiodiffusion sonore et de télévision.
Suppression de la taxe affectée. Le FSER devient une ligne budgétaire classique, soumise aux arbitrages annuels de Bercy.
Réforme visant à « renforcer la sélectivité des aides versées (...) et redéployer les financements vers les radios les plus actives en matière de communication sociale de proximité. »
Tentatives de réduction drastique : -11 M€ en 2025, -19 M€ prévu pour 2026. Les syndicats négocient des « critères d'attribution » plutôt que de défendre le principe.
du budget des radios associatives dépend du FSER
vs 44 M€ avec la taxe
PLF 2026
Le FSER a historiquement été conçu comme un instrument de soutien au pluralisme radiophonique et à l'expression de proximité. Mais la transformation de son mode de financement, la réforme de 2015 renforçant la sélectivité sur la ligne budgetaire dédiée, et les pressions budgétaires récentes ont modifié la donne pour la partie "exploitation" du fonds.
Les radios associatives se retrouvent désormais dans un modèle où l'aide est moins « affectée » qu'auparavant, plus dépendante de « l'État-arbitre », et où la mission exige une formalisation plus forte.
Pour préserver l'esprit originel — la radio associative libre, de proximité, non-commerciale ou peu commerciale — il est essentiel de suivre de près l'évolution du FSER, de s'y inscrire activement, mais aussi de renforcer notre résilience financière et éditoriale.
Nous refusons cette dérive et exigeons :
Retour au financement automatique par taxe affectée
Fin de la logique de sélection des « bonnes » radios
Restauration du droit au financement pour toutes les radios associatives éligibles
Défense du pluralisme radiophonique contre l'uniformisation
Philippe BallardRapporteur RN de la mission Médias, livre et industries culturelles du projet de loi de finances veut sélectionner les « bonnes radios » ?
Nous, on forme les BON·NES auditeur·ices !
Comment Sarkozy a saboté le financement des radios libres
Palestine, laïcité, féminisme, écologie : démêler le vrai du faux
→Parcours gamifié avec quiz interactifs
→Plateforme innovante développée par nos soins
→Certificat humoristique de "bon·ne gauchiste certifié·e"
→Éducation populaire sans concession
Lancement : Décembre 2025
Cette formation sera gratuite et accessible à tous·tes
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Cette analyse croise les sources officielles (Ministère de la Culture) avec les données des organismes professionnels (CNRA) et la presse spécialisée. Les chiffres cités sont vérifiables et actualisés. La dimension politique de l'analyse est assumée et transparente : nous défendons une vision du service public audiovisuel fondée sur le droit plutôt que sur la charité conditionnée.